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Cette ville, attend encore des enfants à nourrir - un poème Ansky Hilaire

  • Photo du rédacteur: Cretté Alexandra
    Cretté Alexandra
  • 9 déc. 2024
  • 1 min de lecture

Ce soir encore, les dieux n’ont rien à foutre

des étoiles qui se noient,

ni des gorges qui ploient les genoux

sous les épaules motus


ils regardent tomber du haut du ciel

ces corpuscules de l’hiver,

comme un je t’aime

qui s’enfuit par la fenêtre,

un cri étouffé entre les murs

des cathédrales de fantômes

une rue qui s’étrangle,

souffle brisé, vomit le sang des martyrs

rouge et acre, qui coule

pas trop loin de mon ancienne maison

entre les pavés desséchés

des étreintes oubliées


Ce soir encore, ils attendent,

tels des pénombres, que les pèlerins

déposent leurs offrandes

aux pieds de leurs lubies fatiguées


Ils espèrent que les vagabonds s’abreuvent

à la source amère de l’allée,

qu’ils s’attachent à ce culte

comme à une ancienne mélodie,

et qu’ils trouvent joie dans cette ville,

nue et vidée de ses clameurs

et des soupirs des marchandes de charmes


« Enlève-nous le fardeau des poèmes,

chante-nous les secrets des noisettes,

ces trésors cachés dans leurs écrins bruns »,

chante la rumeur des rues de Port-au-Prince


Car ici, même les pavés semblent affamés,

et cette ville, attend encore des enfants à nourrir.





 
 
 

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