Si tu pouvais m'accueillir
Comme tu accueillerais
Une pluie de météores
En plein délire,
M’offrir l’écrin nacré
De tes cils en clair-obscur
Où s’attarde l’aube fragile.
Si tu pouvais me laisser
Conquérir tes deux orbites
Pour atterrir dans ta voie perlée,
Dessiner des étoiles filantes,
Planter des comètes ardentes,
Sur la courbe de ton ciel,
Effleurer l’infini du velours,
Goûter aux extases fractales
De tes aurores boréales.
Si tu pouvais me garder
Entre tes deux planètes
Sous la face de ta lune,
Tracer paraboles et hyperboles
Sur la géographie de tes dunes,
Suspendre le temps en apesanteur
Dans l’ombre complice des astres
Où palpitent nos orange silences.
Si tu pouvais m'égarer
Entre tes deux colonnes,
Au-dedans de ton dôme,
Au cœur de ton âme.
Je serais alors comme
Un minaret sans imam
Qui abjure sa foi et se rebelle,
Comme un navire sans boussole
Qui se laisse envoûter par les marées,
Perdu dans le miel d’un horizon nocturne.
Si tu pouvais ...
Si tu pouvais ...
Si tu pouvais ...
Ah maintes images
Dans mon songe !
Que me vaut la voûte étoilée
Sans la tienne veloutée ?
Que me vaut l’univers immense
Sans le firmament de ta présence ?
Que me vaut la promesse du cosmos
Sans la lumière de ton essence ?

Comments