A la poétesse Jessica Nazaire partie trop tôt au pays sans chapeau.
Je dédie un nuage bleu à tous les ciels fondus.
Pour tes mains qui écrivent les douleurs d’un pays.
Comment sortir si vite de ses rêves de jeunes filles ?
Le trépas nous guette à la porte du temps.
Au pays sans chapeau tu n’auras plus de plume pour refaire nos silences.
La rue de l’enterrement tombe sur nos pieds d’enfants.
La mort cueille nos étoiles dansantes à chaque saison pluie.
Je t’écris un poème faits de fleurs et d’oiseaux.
Tu t’en vas avec les villes en bandoulière.
J’ai appris de toi que l’amour est éphémère,
et que nos rues font provisions de cadavres.
Mes mains tendues vers l’aube, les regards qui m’assiègent.
Il y a ce corps de femme qui habite mon poème.
Quiconque mourra d’amour héritera ton soleil.
J’écris ton nom. Reviens camarade.
Nos portes verseront mille bougies à tes pieds.
L’absence est un miroir blessé.
Reviens camarade, jette ton regard sur nos tristes cœurs.
Toi « rescapée de l’avenue deuil ».
Il était une fois des tendresses qui partaient vers d’autres corps possibles.
Nos souffrances brisent les chaînes.
Il est toujours plus bête de laisser partir l’autre que de mourir d’amour.
Je te dédie nos cris d’effroi, nos peurs bleues et nos ombres provisoires.
Un jour dans toutes rues de toutes villes d’espoir,
il n’y aura plus de cadavres pour saluer l’aube nouvelle.
Quand chanteront à nouveau nos printemps de poètes,
on ira bâtir des rêves sans cactus, pour les arbres en mal de pays.
Je dédie ce poème à tous les ciels brûlés, tes mains douleurs d’un pays fauve.
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