Dionys Moïse, un entrepreneur de l'ouest de la République des Tumuc Humac, a été contacté par les services diplomatiques français au service d'une étrange mission d'observation à Romanastadt, la capitale de l'état voisin de Mangrovia.
Par pure perversité, il se promit de respecter scrupuleusement le délai imposé à Champlain. Trois jours pleins. Par pure perversité. Mais au fond, il ne s’était encore résolu à aucune décision. Sa curiosité entreprenante, ses atavismes, le poussaient à accepter. Avait-il d’autres occupations ? D’autres obligations ? Cependant, la réticence à se mêler de ce qui ne le regardait pas, le souci scrupuleux de sa liberté, le retenaient à gaspiller son énergie au service de causes obscures.
Le lendemain des agapes il dut affronter une gueule de bois qui le cloua au lit pour la matinée. Il se rappela, au milieu des vertiges, le dîner avec Corinne au Casino, le soir de leur réconciliation.
Depuis qu’il avait rencontré Corinne, six ans auparavant, son existence avait été scandée par leurs disputes et réconciliations. Un rituel. Ils n’avaient jamais de motifs bien établis et ce n’étaient pas les infidélités occasionnelles de Moïse qui allaient servir de prétexte. Corinne n’avait rien contre la polygamie. Elle lui trouvait les mêmes charmes qu’à la polyandrie, qui ne l’effarouchait pas davantage. En plus, trop indépendante, trop fière, pour désirer l’exclusivité conjugale. Dans la mesure où, en matière de conjugalité, Moïse n’avait jamais développé d’expertise particulière, ils demeuraient tous les deux convaincus qu’il ne faut jamais outrepasser les limites de son caractère. Elle mesurait cependant l’ascendant qu’elle exerçait sur son amoureux par ses allures de négresse altière et imprévisible. Elle en jouait, si nécessaire. Autrement elle manifestait le détachement qui sied aux grandes dames. Moïse se montrait plus tourmenté, plus instable. C’était autour du destin d’Anita que naissaient leurs différends. Lui, qui s’estimait heureux de n’avoir, la cinquantaine passée, jamais eu d’enfants, de toujours mener une vie de célibataire séduisant. « Ma plus belle réussite ! » disait-il, en ricanant, au milieu des éclats rire de ses amis et des petits cris d’indignation de l’entourage féminin qu’il s’était constitué. Lui qui soignait sa liberté comme une orchidée fragile, avait très sérieusement déclaré un soir à Corinne qu’il fallait un père à Anita. Au départ, son amante avait pris cela pour une plaisanterie et avait rétorqué qu’au contraire, Anita avait beaucoup de chance de ne pas avoir de père, « dans ce pays de salauds et de pauvres types ».
Elle venait d’une famille de notables créoles de Romanastadt, et son père à elle, Maître Julius Florentiaan, l’un des artisans de l’indépendance, austère et secret dans ses manières – le « caïman tranquille » l’avaient surnommé amis et ennemis -, avait très tôt insufflé un esprit de rébellion à sa fille. Sans cesser de veiller, sans y paraître, à la réussite de ses projets. Une exception aux yeux de Corinne, un signe des dieux, dans le marécage des paternités ratées. Moïse se demandait comment cet homme menu à barbiche, aux mains potelées, avait pu engendrer une femme aussi parfaite. Après avoir achevé ses études de médecine en Hollande, elle avait regagné Mangrovia et avait fondé un dispensaire pédiatrique en pleine brousse, dans la région des gisements, entre Malvina et Steinfeld. Avant les troubles de la guerre civile et de l’indépendance la vie n’y manquait pas de charme et on s’y amusait beaucoup. Le mélange de peuples et de nationalités, la présence d’Américains et d’Européens aux salaires importants attirait d’entreprenantes jeunes femmes de Romanastadt, qui pourtant ne se seraient pas aventurées dans des contrées qui, dans d’autres circonstances, leur auraient parues plus exotiques que Miami et Amsterdam. Les « filles du fleuve » comme les appelaient les Blancs – chaque fois qu’il entendait cette expression, Moïse songeaient aux gardiennes de l’or du Rhin – épuisaient les nerfs et les énergies des mâles d’exportation à un rythme infernal. Elles s’amusaient de la concurrence venue de la ville, voire du Brésil ou de Colombie, sachant bien que l’on ne chassait pas sur leurs terres impunément. Leurs cousins et leurs frères avaient aussi leur part, faisant tourner la tête à de jeunes Blanches éprises d’humanitaire, arrivées au bord du fleuve en vue de missions diverses et variées. Dans ce contexte, de la brève liaison entre Houden et Corinne, quelques semaines tout au plus, Anita fut conçue. Moïse l’avait appris par un informateur qu’il avait su obliger. Neuf ans plus tard, contrainte par la situation délétère de son pays natal à s’installer à Port-Bagnard, Corinne avait retrouvé Moïse, qu’elle connaissait déjà de vue et qui vivait alors l’une de ses périodes les plus fastes, équipant tout ce monde industrieux en biens de toute sorte.
Chacun fut happé par l’autre.
« A Steinfeld, tu n’aurais même pas tourné la tête derrière une fille sachant lire et écrire, la pauvre doctoresse Florentiaan n’aurait eu aucune chance… », lui rappelait-elle lorsqu’elle était en verve. Il la laissait parler et rigolait mais il savait au fond de lui, qu’il eut été hors de question à l’époque que l’aristocratique négresse, que l’on apercevait parfois en compagnie d’un Blanc important ou d’un « homme du fleuve » au corps sculptural, eut pu s’intéresser au mulâtre débauché et à sa réputation de commerçant habile. Elle avait estimé superflu de lui dévoiler tous les secrets de sa vie mais elle ne lui épargnait pas pour autant le récit de quelques-unes de ses aventures amoureuses. Elle n’avait jamais mentionné, même par la plus lointaine allusion, l’existence de Houden, presqu’un gamin à l’époque. Pourtant, il appartenait lui aussi au folklore colonial de Steinfeld et Malvina, par ses talents de gigolo. Il plaisait aux Blanches. Intolérable forme d’aliénation culturelle que Corinne avait voulu combattre en jetant son dévolu sur Houden.
Au départ, le détachement de l’homme d’affaires convenait très bien aux aspirations libertines que Corinne n’avait jamais abandonnées même après avoir dépassé la quarantaine. Ils avaient tous les deux besoins de s’aimer sans s’envahir. Puis, imperceptiblement, Anita fit la conquête du cœur de l’amoureux de sa mère. Elle en fit son père d’adoption au grand dam de la doctoresse. Elle le séduisit par son intelligence et ses dons de musicienne. Il se convainquit qu’elle avait l’étoffe d’une grande pianiste et parvint même à en persuader Corinne. Il nourrissait l’idée fixe de l’envoyer en pensionnat, à Amsterdam.
« Ce n’est pas au milieu de l’Amazonie que l’on donne libre cours à son génie… »
Corinne semblait s’y résigner, s’en accommoder, puis, un soir, comme un coup de tonnerre dans un ciel serein elle avait déclenché leur première dispute :
« N’oublies pas que tu n’es pas son père ! »
Une étrange lueur avait éclairé le regard de Corinne. Ils avaient couché ensemble dans l’après-midi et ils bavardaient dans le lit défait, marqué par leurs ébats, pendant que la pluie de cinq heures s’emparait du ciel et se déversait sur le monde. Moïse tentait de dissimuler un léger essoufflement et Corinne s’était levée pour se coiffer. Il avait sous ses yeux son long corps noir, impeccable, compact, magnétique et mûr. Il songea qu’après avoir passé sa vie à rêver ce corps là – très tôt sa vie érotique fut hantée par la féerie de la peinture haïtienne que son père collectionnait – en puissance dans tous les corps de femme qu’il avait étreint depuis son adolescence, son intimité devenue si évidente depuis qu’il fréquentait Corinne, son intimité respirable, enclenchait en lui une peur panique. Un jour il ne l’étreindra plus, elle s’en irait avec un autre. Elle l’avait toujours fait au bout d’un certain temps. Elle, pourtant si dévouée.
Il se dégoûtait à l’idée qu’il avait essayé d’obtenir des renseignements sur Corinne, sur sa manière d’être avec les hommes. Il avait même payé pour cela. Nonobstant son exubérance elle avait toujours constitué un mystère pour son entourage et il n’aimait pas les mystères. Il se dégoûtait d’avoir abandonné, depuis qu’ils étaient ensemble, sa nonchalance généreuse qui, prétendait-on, le rendait tellement attachant. Pour se convaincre d’avoir préservé son discernement, il multipliait les petites aventures furtives, souvent vénales, et sans conséquences. Et à présent elle lui jetait au visage la seule réalité que ni son argent, ni sa ruse n’auraient su effacer.
C’est aussi en payant qu’il avait appris le nom du père d’Anita.
Un autre corps noir, compact, impeccable et magnétique.
Corinne n’avait pas pour habitude de lui dissimuler les frasques de sa vie passée. Elle y mettait même une certaine impudeur. Mais elle avait toujours refusé de lui dévoiler le nom du père de sa fille. Elle le lui avait même signifié très clairement. Elle avait plaisanté :
« Le jour où tu le sauras, tu mourras, dis-moi merci pour la vie que je te donne. »
Lorsque le Blanc lui avait fait comprendre de manière si désinvolte qu’au fond il ne s’agissait là que d’un secret de polichinelle, il avait failli s’étrangler de rage. Seules ses manies d’histrion le préservèrent.
Houden. Cet homme jeune et puissant qui mettait Mangrovia sans dessus dessous. Le Noir marron.
Grâce à sa persévérance, Anita avait séjourné à Amsterdam à plusieurs reprises, pour des stages dans une école de musique réputée. Il avait mis en place pour elle un système de scolarisation par correspondance grâce auquel elle réussissait sans encombre. De Romanastadt, le vieux Maître Florentiaan avait approuvé l’initiative, estimant que les personnalités exceptionnelles méritaient une existence exceptionnelle. Il se sentait d’autant plus comblé qu’Anita avait gardé tout le charme d’une petite fille créole, aussi à l’aise pour monter aux arbres que pour déchiffrer des partitions de Chopin. Mais la veille de chacun de ses départs pour l’Europe, Corinne s’arrangeait pour se fâcher avec Moïse. Elle lui expliquait qu’au fond c’était l’éloignement de sa fille qu’elle supportait mal, bien que ce fût pour la bonne cause. Puis Anita partit pour un an. Il paraissait donc normal que Moïse et Corinne fussent séparés un an. Il en souffrit cependant plus que d’habitude. Il lui arrivait même de s’apitoyer sur son sort. Il finit par tout mettre sur le compte de l’âge.
Il vieillissait.
Lors de leur plus récente réconciliation, au Casino, elle lui avait raconté la sempiternelle histoire. Il ne fallait pas qu’Anita s’éloigne trop souvent de Port-Bagnard. Lorsqu’il lui demanda des explications elle devint allusive puis se débrouilla pour qu’il n’ait plus qu’une seule idée en tête.
« Nous nous fâcherons encore souvent, tu sais ? » lui dit-elle en lui caressant la main, à sa façon, inimitable.
Il avait toujours été sensible aux promesses.
Il en était là de ses souvenirs, le crâne compressé, moite et frissonnant.
« Lorsque les gueules de bois ressemblent au paludisme il faut songer à tirer sa révérence, l’existence devient superflue. »
Il revint à lui en apercevant, derrière la grande baie vitrée, se dessiner la silhouette massive du Père Dubois. Il se trouvait, nu, enveloppé dans un drap à la manière d’une momie sous des bandelettes, allongé sur son canapé. Il dut se débattre, tout en évitant de dévoiler sa nudité pour aller faire entrer le curé dans le salon. Il se fit une toge avec le drap.
- S’ak pasè monpè, nou byien ?
- Pa pli mal mon chè. C’est quoi ce déguisement, on est mardi gras ?
- Et vous mon père ? Vous avez l’air soucieux. Des problèmes avec les vérités éternelles ?
- Fous-moi la paix avec tes simagrées. Tu n’as rien à boire ?
- Et moi qui perds mon temps à parler créole avec un Breton alcoolique ? Il est dix heures du matin.
- Je ne te demande pas de l’alcool, enfin. J’ai soif… Donne-moi au moins de l’eau.
Moïse détailla un bref moment la physionomie de son ami. Cette tignasse comme un nuage de vapeur auréolant le visage tanné traversé de vaisseaux rouges et violets, les lèvres craquelées, la carrure d’un poids lourd sur le retour…
Combien de mulâtrillons as-tu semé sur l’Ile de la Gonâve monpè, combien d’hectolitres de tafia tes entrailles ont-elles distillés ? Que serais-je sans toi ?
Dubois revenait de la cuisine une bouteille d’eau fraîche à la main. Il buvait au goulot. Il se laissa tomber sur un fauteuil et écarta légèrement ses cuisses pour caler son ventre.
- Alors monpè, reprit Moïse, que me vaut l’honneur de ta visite. Tu as une tête inquiétante.
- Ecoute Dionys, je n’irai pas par quatre chemins. Je sais qu’il y a certaines saloperies que tu ne ferais jamais. J’aimerais bien que tu te tiennes à ta ligne de conduite habituelle.
- Mais de quoi parles-tu Joseph ? Quelles saloperies ?
- Ton père est mort dans mes bras, connard. Ne me raconte pas de sornettes.
Pas un détail de cette histoire ancienne qui ne fut gravé dans la mémoire de Moïse. La manière dont son père, déguisé en curé dominicain avait été extrait d’Haïti, au nez et à la barbe des macoutes. François Duvalier zézayait ses imprécations à la Radio nationale : « Vous êtes un cadavre en sursis, Julien Moïse… ». Et surtout, la façon très particulière que le Père Dubois employa pour garantir une vie normale à la famille demeurée au pays – lui-même, sa mère et ses tantes – en extorquant par chantage la protection d’un macoute de haut rang. Puis la manière dont il se débrouilla pour que le jeune Dionys puisse se rendre très régulièrement à Montréal afin d’accompagner son père dans sa lente descente vers la folie. Le vieux enrageait de ne plus jamais revoir sa terre natale, avec pour seul compagnon, Dubois, le prêtre fornicateur et ivrogne de l’Île de la Gonâve.
Le Blanc qui lui avait appris la beauté d’être haïtien. Le curé qui, pour ne pas avoir su sauver l’âme de son ami Julien, avait au moins préservé son bien le plus précieux : sa collection de peinture naïve, retournée à Port-au-Prince dans la demeure familiale de Pacot. Toute cette opération le curé l’avait menée à sa manière, dans un fracas d’insultes et d’imprécations.
Pour toute la famille Moïse il représentait la figure du bienfaiteur, du saint homme qui avait sauvé la veuve et l’orphelin. Car la prophétie duvaliérienne n’avait manqué de se réaliser : dans son exil canadien, Julien Moïse s’était transformé en « cadavre en sursis ».
Le jeune Dionys avait été élevé dans l’esprit de l’histoire sainte et on ne manquait jamais de l’envoyer auprès du curé, en vacances, à l’Île de la Gonâve. Lorsque l’adolescent découvrit la vie pieuse de son bienfaiteur et que celui-ci lui permit d’en connaître quelques aspects acceptables pour son jeune âgé, il adopta véritablement Dubois comme père de substitution. Il ne jurait plus que par les charmes de la Gonâve. Et quels caprices ne passe-t-on pas à un quasi orphelin ? S’il réussit à se maintenir assez longtemps loin des ravages de l’alcoolisme, il s’initia très vite aux jeux de l’amour et de la fornication. Puis la vie les sépara. Dubois, à son tour, dut s’éloigner d’Haïti « pour des raisons de sécurité » et Dionys déçut sa famille en adoptant l’existence d’un homme d’affaires errant. Il s’était pourtant montré très prometteur en commençant des études de lettres et de philosophie et en révélant une mélomanie qui le classait à un niveau tolérable de respectabilité intellectuelle dans les milieux de la grande mulâtraille haïtienne en voie de disparition.
Lui, il survécut, mais pas comme on l’aurait souhaité.
Les retrouvailles avec le Père Dubois à Port Bagnard furent véritablement l’effet du hasard et bien qu’il ne se fût pas complètement dépouillé de sa vénération pour le saint homme, leurs rencontres devinrent épisodiques. Ce jour-là d’ailleurs, il n’arrivait pas à se représenter le curé autrement que sous l’aspect d’un vieil emmerdeur.
- Depuis combien de temps nous connaissons-nous, Dionys ?
- Une quarantaine d’années. Quelle importance ? Mon père est mort il y a vingt-cinq ans Dubois et depuis tout ce temps je n’ai jamais ressenti le besoin de le remplacer. Alors parle-moi de ton affaire et cesse de jouer du violon, ça te va mal.
- Que magouilles-tu avec Champlain ?
- La fin de la tyrannie de l’Eglise catholique dans l’Etat associé du Humuc Tumac. Je lui présentais un dossier sur les prêtres pédophiles. Qui t’a renseigné ?
- Disons que le Saint Esprit m’a parlé dans mon sommeil. Que te demande-t-il de faire pour lui ?
- Le Saint Esprit ne te l’as pas dit ?
- Ce sont des questions rhétoriques imbéciles ? Depuis quand accomplis-tu des missions pour les Blancs ?
- Je n’accomplis rien du tout Dubois. Disons que Champlain avait besoin de conseils.
- Et bien entendu tu es la personne idoine. Je suppose que tu t’es fait passer pour un grand spécialiste des Noirs-marrons.
- Je ne me suis fait passer pour rien du tout. C’est vrai, j’ai parlé de mon admiration pour les Marrons, ce qui suppose que je n’en suis pas un spécialiste. Il est difficile d’admirer ceux que l’on connaît trop bien. Du moins à mon sens. C’est pour me parler ethnologie que tu débarques chez moi en pleine gueule de bois ? Mais puisque nous y sommes, et tu devrais le savoir mon cher Dubois, tu me connais depuis longtemps, en fait je n’aime ni n’admire personne, je me méfie des attachements. C’est plus précisément la liberté des Marrons que j’aime, leur détachement, leur mépris. En eux-mêmes, je les trouve plutôt irritants, je les envie mais ne les aime pas, voilà. Je fais une exception pour leurs femmes, mais tu sais bien que ça ne veut pas dire grand-chose, j’aime toutes les femmes de toutes les races, je suis comme toi. T’es satisfait par ma confession. Te paraît-elle suffisamment sincère ? J’ai gagné l’absolution ?
- Écoute Dionys, tu me feras part de ta vision du monde et des hommes une autre fois. Je suis venu te voir pour t’empêcher de participer à une saloperie. Si tu n’aimes pas les autres, je suppose que tu t’aimes un minimum toi-même, tu te gardes un peu d’estime. Que t’a demandé Champlain ?
- Nous avons parlé de la guerre de Mangrovia.
- Tout le monde en parle à Port-Bagnard en ce moment. Que t’a-t-il demandé de faire ?
- D’aller faire un tour à Romanastadt et d’y prendre la température. Ça te paraît très compromettant ?
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