Nul bordel n'est étreinte
Piège d’ombres et de marteau
À l’intérieur, un bout de plage sur ta langue
Des grains d’or coincés entre les parois, de tes jambes
Un mirage que la mer n’a pas su reprendre, ta beauté,
Le lézard guette, immobile,
Statue vivante sur un mur craquelé.
Sa peau est une carte,
Fracturée comme les rues après l’orage, mais ta voix est là
Tendue comme un tambour qu’aucune main ne bat.
Dans la bouteille, la mer s’agite sans houle, sans doute sur
un monde miniature enfermé sur la route
Qui a jeté cet éclat au rivage ?
Quelle main lasse a voulu enfermer
La lumière dans un cristal brisé ?
Port-au-Prince rêve à demi-voix,
Les tôles tremblent sous les pas du jour,
Et le lézard, petit dieu sans prière,
Fixe ce fragment de plage exilée,
Comme s’il y cherchait une porte de sortie.
Mais rien ne cède.
Seule la ville respire,
Chaude, vibrante, immense,
Et quelque part, dans une ruelle une dame nue passe en moi en jambe de bois

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