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Nul bordel n'est étreinte - un poème de Godson Moulite

Photo du rédacteur: Cretté AlexandraCretté Alexandra

Nul bordel n'est étreinte

Piège d’ombres et de marteau

À l’intérieur, un bout de plage sur ta langue

Des grains d’or coincés entre les parois, de tes jambes

Un mirage que la mer n’a pas su reprendre, ta beauté,

Le lézard guette, immobile,

Statue vivante sur un mur craquelé.

Sa peau est une carte,

Fracturée comme les rues après l’orage, mais ta voix est là

Tendue comme un tambour qu’aucune main ne bat.

Dans la bouteille, la mer s’agite sans houle, sans doute sur

un monde miniature enfermé sur la route

Qui a jeté cet éclat au rivage ?

Quelle main lasse a voulu enfermer

La lumière dans un cristal brisé ?

Port-au-Prince rêve à demi-voix,

Les tôles tremblent sous les pas du jour,

Et le lézard, petit dieu sans prière,

Fixe ce fragment de plage exilée,

Comme s’il y cherchait une porte de sortie.

Mais rien ne cède.

Seule la ville respire,

Chaude, vibrante, immense,

Et quelque part, dans une ruelle une dame nue passe en moi en jambe de bois




 
 
 

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