Par delà ce voile bleu j'ai jeté un coup d’œil sur ce monde ossuaire
Pas de pa m, pas de lames
Pas d'écorces, ni de races.
Par delà ce voile bleu j'ai goûté au breuvage rouge diable et compté des cadavres amassés.
Par delà ce voile bleu j'ai cherché les frontières invisibles
J'ai cherché, cherché et cherché encore
Mouches vertes, fleurs fanées
Bout de tissus, étendards sanglants, déchets corrompus.
Par delà ce voile bleu je murmure les hymnes du passé
Ô regards creux le temps érige une odeur pestilentielle.
Trou béant, je m'avance le corps limbé, le dos courbé.
dans chaque coin la faucheuse s’imprègne.
J'ai vécu le martyr sous ma peau desséchée.
J'ai marché, rampé, titubé
Des tripes de l'enfer dans ce festin fétide
Les rois chantent leurs gloires
Les politichiens vociférent leurs exploits
Les gouvernements sans fin s'accumulent comme des bombes assassines
Par delà ce voile bleu j'ai couru, tombé, épuisé, assoiffé
Par delà ce voile bleu j'ai trouvé ce partiel de nous-mêmes
Étrangers nous sommes du même monde d'une seule terre, nos différences nous tuent.
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