Je suis née sur cette petite île,
Dans une toute petite commune, magique, vibrante, ensorcelante où les âmes s’empilent.
J’ai grandi sur un tout petit morceau de ville
sculpté sur des pierres stériles
qui vous parlent de colons vils
malhabiles
qui se regardent le nombril.
Des âmes tourmentées repenties aux pieds du tabernacle y ont vu naître des destins fragiles ;
Des destins fortifiés par des louanges, des peurs, des croyances, des rêves fébriles.
Pieds nus, J’ai fuis ma destinée pour raconter des histoires à vous en faire perdre le fil.
Pourtant, je cherche une vérité écarlate qui jaillirait des entrailles de cette terre amère comme de la bile .
Une vérité plombée par les chuichuis du mensonge subtil,
Gangrénée par la manipulation perverse des imbéciles,
alliés d’une nation vénale et versatile.
Pas facile !
J’y ai vu Hugo déferler en cyclone rageux et viril
Qui nous rappelle que nous ne sommes que des inutiles
J’ai entendu, aussi, le grondement du tremblement de terre qui crache les foudres de son mécontentement, sur cette île.
J’ai goûté de ces fruits défendus gorgés de ce poison moribond,
Qu’ils distillent avec abondance sur nos terres aujourd’hui infertiles.
J’y ai senti les odeurs de sel mélangées aux odeurs pestilentielles des sargasses qui vous étouffent à en devenir sénile
Ces effluves qui rappellent combien est proche cette mer aux milles parfums d’exil.
Loin des miens, proche des anciens j’ai parcouru des kilomètres la fleur au fusil,
sans larmes de crocodile.
Aujourd’hui je voudrais crier à quel point tu me manques, à quel point tu me hantes. Je vacille,
mais c’est sans un seul mouvement de cil,
Que je ravale ma détresse et te porte en moi,cadeau précieux et fragile
Tu es ma force, mon réconfort, mon cœur, mon âme, mon sang, mon île.
En moi trace indélébile, essence même de ma personne,
tranquille…
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